La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme : Le TSA, grand incompris
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un grand incompris. Capable de revêtir plusieurs formes et souvent victime de préjugés, il change la vie d’environ 1,5% des Québécois et Québécoises.
Son impact peut être négatif, oui, mais il peut aussi être positif. En fait, le cerveau des personnes avec un TSA fonctionne simplement différemment : Elles possèdent donc des forces et des différences uniques quant à la façon dont elles voient le monde.
Toutefois, qui dit TSA dit… préjugés et jugements.
« Mais quelqu’un comme moi, un autiste, même avec les cheveux blancs, n’a qu’une envie : crier que tous les enfants méritent d’être aimés tels qu’ils sont, et pas autrement. Que leur parcours est leur parcours et pas celui de qui que ce soit d’autre, » plaide Stéphane Blackburn pour Autisme Centre-du-Québec.
C’est pourquoi la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme a été créée en 2007: pour faire connaître l’expérience des personnes autistes de leur point de vue, afin qu’elles puissent réaliser pleinement leurs droits humains et libertés fondamentales.
La clé pour une société plus ouverte à la différence se trouve dans l’information. Alors que l’ignorance mène à la méfiance et les préjugés à l’exclusion, c’est en parlant des caractéristiques variables de l’autisme et de la réalité quotidienne des personnes autistes qu’on leur ouvre la porte.
Sur le territoire maskinongeois, la sensibilisation à l’autisme est une cause qui touche plusieurs organismes, dont Autisme Mauricie, Premier Envol, l’Association des Personnes Handicapées du Comté de Maskinongé (APHCM) et la Coopérative Adirondak.
Le trouble du spectre de l’autisme : un arc-en-ciel de diversité
Le trouble du spectre de l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la manière dont une personne perçoit et interagit avec le monde autour d’elle.
Selon Autisme Centre-du-Québec, « c’est un peu comme si le cerveau des personnes autistes fonctionnait différemment, ce qui peut les amener à avoir des comportements ou des façons de penser qui ne sont pas toujours les mêmes que celles des autres. »
Au Québec, ce sont 1,5% des gens qui vivent avec un TSA – un nombre qui ne cesse d’augmenter grâce à des critères diagnostiques de plus en plus précis, une meilleure connaissance du profil féminin, un dépistage de plus en plus tôt et un intérêt grandissant des professionnels de la santé.
Le trouble du spectre de l’autisme est loin d’être une taille unique : il s’agit plutôt d’une combinaison unique de signes et de symptômes déterminant le degré de sévérité, qui représente un continuum variant de léger à sévère.
Il va donc de soi que les besoins des personnes vivant avec un TSA varient d’une personne à l’autre. Pour y répondre, il est essentiel de coordonner les efforts des gouvernements et des fournisseurs de services.
Quelques manifestations
Le trouble du spectre de l’autisme peut se manifester dès 18 mois, mais le diagnostic, lui, est souvent donné après des années de difficultés.
L’autisme se manifeste différemment selon l’âge et le sexe. Chaque individu présente une combinaison de caractéristiques unique, qui se note autant dans sa routine qu’en dehors de celle-ci.
L’idée n’est pas de poser un diagnostic maison, mais plutôt de mieux comprendre la réalité des personnes vivant avec un TSA pour mieux interagir avec elles et faciliter leur intégration dans la société.
Parce que, oui : la majorité des personnes ayant un TSA sont pleinement capables de prendre une part active à la société. Dans 75% des cas, l’autisme ne vient pas avec une déficience intellectuelle.
Chez l’enfant de 0 à 6 ans, le trouble du spectre de l’autisme peut engendrer des difficultés de communication, des interactions sociales atypiques, des comportements atypiques et des intérêts restreints, ainsi d’une hypersensibilité ou une hyposensibilité sensorielle.
À l’adolescence (12 à 16 ans), les difficultés sociales deviennent plus marquées. On remarque aussi une rigidité cognitive et un besoin de routine exacerbé, ainsi qu’une hypersensibilité émotionnelle.
À l’âge adulte, les personnes vivant avec un TSA sont généralement devenues des expertes en camouflage : elles ont appris à imiter les comportements sociaux dits « normaux », ce qui rend le dépistage d’un TSA plus difficile. Ce camouflage constant est coûteux et vient souvent avec une grande fatigue ou un « burn-out » autistique. À ces caractéristiques s’ajoutent des difficultés relationnelles persistantes, une sensibilité sensorielle et des routines strictes.
Chez les femmes, l’autisme – comme bien d’autres troubles – est souvent sous-diagnostiqué, car celles-ci masquent mieux leurs difficultés, présentent des traits différents de ceux des hommes et sont victimes de stéréotypes. Entre autres, on note une socialisation compensée, des intérêts spécifiques souvent jugés « socialement acceptables », une sensibilité émotionnelle intense et des difficultés sous-estimées.
Autisme Mauricie : « Nous accueillons et accompagnons nos membres ou toute autre personne touchée par la cause. »
Autisme Mauricie fait de la sensibilisation à l’autisme l’affaire de tous.
Autisme Mauricie est un organisme à but non lucratif fondé en 1981 qui regroupe des parents, des amis et des proches de personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme.
Offrant écoute, soutien, conseils et informations, l’association œuvre à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant un TSA et de leurs familles. Ses portes sont ouvertes à toute personne touchée par la cause, de près ou de loin.
L’organisme cherche aussi à briser l’isolement des personnes autistes et de leur entourage tout au long de leur vie. Voilà une mission qu’il semble remplir à merveille, à en juger par son calendrier d’activités plein à craquer!
Plusieurs activités sont organisées chaque semaine, voire chaque jour. Dans la première semaine de mars, par exemple, l’organisme proposait quatre rencontres « Parlons-en de TSA » entre parents à Trois-Rivières, Louiseville, Shawinigan et Saint-Tite; une activité d’initiation au maniement de l’épée et du tir à l’arc avec LUMA; l’Autisterie, atelier créatif; une activité de cuisine de collations et boîtes à lunch; un après-midi à jouer au Loup-Garou; et les activités hebdomadaires Les vendredis en Folie et l’activité jeunesse 4VENTS. Pas le temps de reprendre son souffle!
Autisme Mauricie permet également aux personnes intéressées de devenir membre. L’organisme propose quatre catégories de membres : les membres majeurs avec diagnostic, les membres répondants, les membres sympathisants et les membres corporatifs.
Être membre comporte plusieurs bénéfices, dont de l’écoute et des services de soutien personnalisés, des rencontres de parents régulières, l’accès aux activités réservées aux membres (conférences, formations, camps estivaux, etc.), l’accès à sa bibliothèque et la réception du journal le BulleTed quatre fois par année. Avant tout, il s’agit d’une occasion idéale pour rencontrer d’autres personnes intéressées par la cause.
À travers ses activités, Autisme Mauricie fait une différence à échelle humaine, dans la vie des personnes directement touchées par l’autisme, mais aussi à échelle sociétale.
Autisme Mauricie
- 2019, avenue des Coopérants, Trois-Rivières (Québec) G8Z 2G4
- (819) 840-6556
- www.autismemauricie.com
- information@autismemauricie.com
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Premier Envol : Réaliser son projet de vie
Premier Envol est aux premières lignes de l’intégration des personnes handicapées dans la société.
Travaillant entre autres avec des personnes autistes, Premier Envol est un organisme basé à Louiseville qui veut permettre aux personnes handicapées de réaliser leur projet de vie. Ses services sont basés sur le respect de la personne, sur la reconnaissance de ses capacités et sur ses besoins.
Premier Envol cherche à poursuivre le processus d’intégration de ces adultes dans la communauté en rendant possible le développement de leur potentiel, en développant leur habileté de prise en charge et en améliorant leur qualité de vie.
L’organisme croit en la capacité de ces personnes à mener une vie active et à acquérir une plus grande maîtrise de leur vie et de leur environnement. La clé, selon lui, c’est de relier diverses ressources professionnelles et communautaires pour offrir des réponses mieux adaptées à leurs besoins.
Premier Envol offre avant tout des appartements supervisés transitoires pour personnes avec déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme ou d’autres troubles neurodéveloppementaux, où les celles-ci pourront évoluer avec soutien. Plus qu’un simple toit, Premier Envol propose un réel milieu de vie.
« Ce que j’aime chez Premier Envol, c’est le fait qu’il y ait des intervenants sur place pour nous aider. Que ce soit pour me permettre de rester motivé durant mes différentes tâches et routines ou simplement pour s’assurer que je vais bien, il y a toujours quelqu’un, » raconte un locataire anonyme.
Les locataires de Premier Envol bénéficient d’activités de groupe ou individuelles, d’un lieu commun où échanger, de la présence d’intervenants en tout temps et d’aide en ce qui concerne la vie quotidienne, comme le budget, le ménage, l’épicerie ou la cuisine.
Les activités offertes aux locataires sont fréquentes et variées. On peut penser entre autres à des célébrations d’anniversaire, à des ateliers créatifs, des soirées thématiques ou des sorties. L’organisme propose également des activités en partenariat avec d’autres organisations, comme la création de bandes dessinées avec le Regroupement d’organismes en DI-TSA de la Mauricie, une conférence LGBTQ+ avec le GRIS Mauricie Centre-du-Québec, une sortie au Canadiens de Montréal et la participation à la nuit des sans-abris de l’Escouade itinérance.
Premier Envol permet aux personnes ayant un trouble neurodéveloppemental, comme le TSA, de prendre leur vie en main et de réaliser leur plein potentiel. Chez Premier Envol, c’est la qualité avant la quantité.
Premier Envol
- 20, rue Marcelle-Ferron, app 1, Louiseville (Québec) J5V 0A1
- (819) 228-3241
- premierenvol2007.wixsite.com/premier-envol
- info@premierenvol.org
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